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- Écrit par : Michel Defaux
Les sables d’Olonne. Ce jeudi 11 février 2021, à 22 h 36, Stéphane Le Diraison sur son bateau Time For Oceans a passé la ligne d’arrivée du Vendée Globe à la 18e place.
Il a réussi a ramener son bateau victime de plusieurs avaries (mât, vérins…) à bon port. « Après 95 jours de course, je viens de franchir la ligne d’arrivée et boucle mon premier tour du monde en solitaire ! Je termine à la 18ème place après un combat serré avec Alan Roura – La Fabrique ! »
Je suis conscient de la chance que j’ai eu de vivre une expérience comme celle-ci. Et plus encore, quand le message que j’emporte avec moi est celui de la préservation des océans. Le projet #TimeForOceans que vous soutenez grâce à votre implication sur les réseaux sociaux est sans aucun doute une preuve que nous sommes tous sensibles à cette cause qui m’anime depuis tant d’années. N’hésitez pas à partager nos valeurs avec le plus grand nombre car les océans sont menacés ».
Stéphane est revenu sur le passage du Cap Horn, un moment unique : « J’en ai tellement rêvé depuis l’âge de 15 ans. C’est un évènement absolument unique pour tous les marins, surtout après les conditions particulièrement éprouvantes du grand sud. C’était aussi une délivrance car je savais que j’allais changer de conditions météo. C’est incroyable de pouvoir réaliser ses rêves ».
Pour Stéphane, le parcours de cette course en solitaire autour du monde exige de laisser à bâbord trois caps. Bonne-Espérance, Leeuwin et Horn. « Chacun d’eux impacte notre moral, ils sont des points de repères de notre performance, des moments de fêtes et de satisfactions à bord.
- Bonne Espérance »
Un promontoire rocheux situé à l’extrême sud de la ville du Cap en République d’Afrique du Sud. Une fois franchi, le doute n’était plus permis, je savais que j’étais parti pour plusieurs semaines de navigation dans le froid, le vent n’a pas toujours été au rendez-vous, l’océan indien était surprenant car plusieurs bulles anticycloniques m’ont barré la route. - Leeuwin
C’est le cap le plus au sud-ouest du continent australien et situé dans l’État d’Australie Occidentale. Il est le point le plus au Sud d’une péninsule en forme d’enclume. Même si Leeuwin ne signifie pas grand-chose pour grand nombre des marins du Vendée Globe, il reste un marqueur dans l’avancée de ma course, l’entrée dans l’océan Pacifique, dans une mer rude où les coups de vents allaient se succéder.
Il m’a tout de même permis de faire la fête à bord de #TimeForOceans avec un bon repas de gala ! - Le Horn
Troisième et dernier cap, c’est le plus au sud des grands caps, il est situé à l’extrémité sud de l’île Horn, dans la partie chilienne de l’archipel de la Terre de Feu.
Franchir le cap Horn a été pour moi une grande délivrance, vous l’avez certainement remarqué au travers des cris de guerre que j’ai pu pousser lors de son passage. J’ai passé les jours le précédent dans un état de fatigue impressionnant … J’ai dû affronter des creux allant parfois jusqu’à 8 mètres tout en étant poussé par des rafales de vent puissantes, tout ça, dans le froid et la pluie. Je suis entré dans la confrérie très fermée des « cap-horniers ».
Pour suivre l’actualité de Stéphane :
www.kidsforoceans.com : site dédié aux enseignants et aux enfants
https://www.ouest-france.fr/vendee-globe/vendee-globe-les-positions-et-classements-des-skippers-6979431
+ réseaux sociaux : Instagram, FaceBook, Twitter, Linkedin – page « Time For Oceans ».
Au départ 19 monocoques étaient équipés de foils
Pour remporter le Vendée Globe, il faut cocher de nombreux critères : un projet structuré, un bateau rapide et fiable, du talent et de la réussite. Certains athlètes ont toutes ces cordes à leur arc et affichent clairement leur désir de scorer. Mais le résultat sportif n’est pas l’ambition exclusive de tous les navigateurs. Il y a ceux, aussi, qui viennent chercher une première expérience ou qui s’embarquent pour le rêve d’une vie. Le Vendée Globe est une épreuve unique au monde, où la compétition pure côtoie l’aventure. Où, par-delà le sport, tous les marins, face aux éléments, seront unis par un destin commun : celui de la rencontre avec ses propres limites, du dépassement de soi, des émotions extrêmes. Ils seront aussi reliés par le même désir de finir, de boucler cette immense boucle de 21 638 milles (40 075 km), après 70 à 100 jours de mer, en solitaire.
La classe IMOCA a embrassé l’ère des foils, ces « ailes sous-marines » qui permettent de sustenter les bateaux au-dessus de l’eau et qui offrent des vitesses folles aux grands monocoques de carbone. L’édition 2016 avait amorcé ce virage technologique. 2020 l’a allègrement emprunté, donnant naissance à des plans porteurs plus grands et plus sophistiqués. 19 des 33 monocoques sont dotés de ces appendices impressionnants, dont 8 bateaux de toute dernière génération. Les 60 pieds IMOCA sont devenus des machines plus complexes et surtout, beaucoup plus rapides.
C’est à bord de l’IMOCA avec lequel il a pris le départ du Vendée Globe 2016 que Stéphane s’est engagé pour l’édition 2020 : un plan Finot-Conq de génération 2008. Bien né, sa carène fiable et puissante lui a permis d’être largement optimisé au fil des années et de rester compétitif. À l’issu de la Transat Jacques Vabre 2019, un chantier ambitieux a été entrepris en vue du Vendée Globe 2020. « Cette expérience 2016 fut riche d’enseignements et mes avaries m’ont adressé une belle leçon d’humilité. J’y ai appris beaucoup de choses. Avec mes partenaires, nous avons créé Time for Oceans. Nous avons gardé le même bateau, mais il n’y a plus que la coque qui soit d’origine. Tout le reste a évolué » C’est donc avec un nouveau roof qui offre une vraie casquette de protection, de nouveaux safrans, une ergonomie complètement modifiée et l’implantation de foils que Time For Oceans a été préparé pour affronter de nouveau les mers du Sud ».
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- Écrit par : Michel Defaux
Depuis ce week-end et au grand plaisir de nos adhérents, nos deux Open 5.70 tirent des bords sur notre plan d’eau de l’Ile de Monsieur à Sèvres. Le deuxième exemplaire dont la peinture finale (bleu de Sèvres bien sûr) mise en stand-by par la pandémie du Covid 19 vient de rejoindre le premier exemplaire (photo ci-contre).
Cette récente acquisition de Nautique-Sèvres est l’un des sport-boats les plus diffusés avec 300 unités construites. Ce plan du groupe Finot, tourné vers la régate et l’initiation dispose le la flottaison la plus longue possible : 5,70m. La flottaison reste étroite pour diminuer la surface mouillée tout en respectant le maximum du gabarit routier (2,55m). Stabilité de forme, stabilité de poids donnent un bateau stable qui peut porter beaucoup de toile avec de bonnes performances aussi bien au près qu’au portant.
Le lest est constitué par un voile en verre injecté (30 kg) et un bulbe en plomb de 150 kg avec une possibilité de tirant d’eau de 1,75 m ou 1,45 m suivant le réglage, ce qui donne un centre de gravité très bas.
Le plan de voilure élancé est constitué par un petit foc et une grand voile contrôlée par barre d’écoute. Le mât en aluminium est orientable, soutenu par un étai et deux haubans arrière. Le spi asymétrique est tenu par un bout dehors télescopique.
Le contrôle du bateau est assuré par deux safrans relevables. Le bateau est construit en verre polyester avec une grande structure longitudinale rapportée qui fait la liaison entre le pont et la coque. Le pont est en sandwich de 15mm, mousse PVC.
Au près, l’Open remonte à 40° du vent et se cale rapidement, dès le medium, à une vitesse de 6 nœuds. Dans la brise, il est raide à la toile. Légèrement gité, il passe bien dans les vagues courtes.
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- Écrit par : Michel Defaux
En cette période dficile et inédite qui a contraint à suspendre les activités du Belem, la priorité de la Fondation Belem a été de mettre à l’abri le trois-mâts et son équipage pour quelques semaines.
Jeudi 19 mars, le Belem a été convoyé de Nantes à Saint-Nazaire pour être temporairement désarmé au bassin de Penhoët. Il reprendra le cours de son programme le moment venu. Les membres d’équipage onr retrouvé leurs proches chez eux. Seuls deux d’entre eux sont restés à bord pour prendre soin du Belem durant cette période. Comme l’explique Gweltaz Thirion, Capitaine du Belem, le navire est stoppé jusqu’à nouvel ordre : « Pour préserver les voiles, nous avons décidé de les déverguer. Il y a quelques jours, malgré la pluie et les rafales, ils équipiers étaient en haut à travailler dur pour que Belem puisse tout établir dès que possible ! Aujourd’hui ils sont montés à nouveau avec l’énergie que je leur connais, ils le font pour le bien du navire. Pourtant quelque chose est différent, comme un poids qui s’est ajouté, qui ralentit leur ascension… ».
En attendant un largage des amarres le plus tôt possible, nous vous conseillons de regarder la vidéo de Manon qui a embarqué pour la 1ère fois à bord du trois-mâts Belem, une expérience inédite de 8 jours en mer entre le Danemark et la Suède. Découvrez ce document de 26 minutes qui retranscrit la vie à bord du Belem, les moments de navigation qui contrastent avec les moments de pauses et de contemplation. Les difficultés rencontrées durant certaines manoeuvres qui laissent place au quasi silence des voiles qui enflent et du bateau qui glisse sur l’eau.
Narration : Manon Allender
Images aériennes : Julien Cazaubon
Réalisation : Bertrand Bouchez
https://www.fondationbelem.com/medias/videos/item/12679-le-nouveau-film-documentaire-belem
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- Écrit par : Michel Defaux
C’est avec une grande tristesse que notre club de voile, Nautique-Sèvres a appris le décès du président du conseil départemental des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian.
A plusieurs reprises, Patrick Devedjian nous avait rendu visite pour visiter nos installations. La dernière fois, ce fut en 2018 pour donner le nom de François Kosciusko-Morizet, ancien maire de Sèvres à la base nautique de l’Ile de Monsieur à Sèvres. Homme courtois, cultivé, Patrick Devedjian a toujours fait montre d’un grand intérêt pour nos activités et s’est toujours montré attentif à nos difficultés.
Pour les sévriens, on rappellera que Patrick Devedjian fut à l’initiative de la construction du grand complexe installé sur l’île Seguin – La Seine musicale, à Boulogne-Billancourt – et de l’enceinte sportive et culturelle Paris La Défense Arena, à Nanterre. Président du syndicat Paris Métropole et coprésident de la Mission de préfiguration de la métropole du Grand Paris de 2014 à 2016, Patrick Devedjian avait également engagé une fusion avec le département des Yvelines.
C’est avec un grand regret que Nautique-Sèvres présente ses condoléances à sa famille et ses proches.
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- Écrit par : Michel Defaux
Durant notre Assemblée Générale en février dernier, notre adhérent Stéphane Le Diraison a évoqué les importantes modifications effectuée sur son Imoca chez Multiplast à Vannes. Avant le confinement général, « Voiles et Voiliers » a visité le chantier et réalisé une vidéo dans laquelle Stéphane dévoile les travaux effectués sur Time for Océans.
Il faut savoir que ce plan Finot-Conq a été mis à l’eau en 2007 pour Alex Thomson a été le premier Imoca ayant dépassé les 500 miles en 24h, ce qui, même aujourd’hui, reste une bonne performance. Ce bateau qui avait terminé 2e de la Barcelona World Race en 2007 connaitra ensuite des fortunes diverses (abordage par un chalutier aux Sables d’Olonne, délaminage de coque) avant d’être repris par Stéphane en 2015. Rebaptisé Compagnie du Lit- Ville de Boulogne-Billancourt, ce bateau démâtera et rejoindra Melbourne sous gréement de fortune lors du Vendée Globe 2016-2017.
Depuis, Stéphane l’a renommé Time for Oceans et a participé à de nombreuses courses dont nous avons rendu compte sur ce site. C’est ainsi qu’assisté de François Guiffant, Stéphane a participé en 2019 aux courses en duo Rolex Fastnet Race et la transat Jacques Vabre (Le Havre-Salvador de Bahia au Brésil). Les résultats obtenus ont permis un bon classement (9e) au championnat Imoca pour la période 2018 -2021 et garantissent une inscription pour le prochain Vendée Globe. Deuxièmement, ces participations ont permis à notre équipage de revenir avec plusieurs idées concrètes pour faire évoluer le bateau.
Parmi celles-ci l’adaptation de foils qui vont donner beaucoup plus de puissance au bateau. Ces appendices ont été récupérés sur un bateau de génération 2016, ce qui veut dire comme l’explique Stéphane que le bateau ainsi modifié ne va pas voler mais devrait permettre de gagner 5 jours sur la durée du Vendée Globe sans bouleverser les calculs de structure effectués à l’origine pour ce bateau. « On se rapproche de l’objectif des 80 jours, symbolique du trophée Jules Verne » précise Stéphane.
Premier bon point : le bateau a été très bien construit et la base et très saine. Cela dit, les architectes qui ont dessiné ce bateau étaient loin d’imaginer que l’on allait y adapter des foils. D’où des travaux très importants que vous pouvez voir dans la vidéo proposée par « Voiles et Voiliers ». Il a fallu modifier toutes les zones sur la coque où les puits des foils sont implantés, modifier les ballasts (ce qui va permettre de gagner du poids), les safrans et les roofs qui offraient peu de protection (Un seul et unique roof sera mis en place où Stéphane pourra se tenir debout). Les opérateurs du chantier ont dû couper 1/3 de la surface du pont, refaire un outillage, s’attaquer à l’ergonomie, rétrécir la taille de l’espace de manœuvre pour éviter les blessures et favoriser l’efficacité, installer un radôme en fibre de lin » conclut Stéphane.
L'article paru sur Voiles et Voiliers