Voici quelques vidéos réalisées ces 2 derniers week-ends lors des séances Ecole de Voile et Voile Loisir.
L’entrainement Laser
Premier contact avec un quillard F15 par 2 de nos nouveaux membres débutants
Mission accomplie pour les six stagiaires qui s’étaient inscrit à notre stage de construction bois. En lançant ce stage, notre objectif était de répondre aux multiples questions de nos visiteurs lors des journées Portes Ouvertes de notre chantier naval : comment construire un bateau, avec quels outils, quelles essences de bois, qu’appelle-t-on construction moderne avec les résines époxy, est-ce accessible à un bricoleur… ? Et cerise sur la gâteau, nos six stagiaires sont repartis de Sèvres avec leur bateau (en l’occurrence quatre dériveurs et deux annexes) sous le bras.
Nous avions choisi de construire le Galup 2,80 m (présenté dans le numéro de mai 2018 du Chasse-Marée) dont il existe désormais 18 exemplaires en France. C’est un bateau dessiné par Philippe Saint-Arroman, concepteur d’embarcations en bois moderne que nous remercions ici. Selon l’armement choisi, c’est un petit bateau qui fera une annexe légère, à l’aviron ou à la godille, sera utilisée pour pêcher en eau douce, mais fera également un petit voilier étonnant de vivacité, idéal pour l’apprentissage. Côté transport, inutile de tracter une remorque, le Galup 2,80 prendra place dans votre coffre si vous possédez un petit utilitaire, ou sur des barres de toit si vous roulez en berline.
Parlons construction maintenant. C’est un bateau facile à construire pour un amateur (il n’est pas nécessaire de scarfer les plaques de contre-plaqué) léger (poids du Galup 23 kg) et qui a l’avantage de passer en revue toutes les méthodes et techniques modernes de construction bois.
C’est ainsi que, dans notre atelier chauffé (l’époxy nous impose une température minimum de 18°) nous avons commencé par le rappel des consignes de sécurité (les machines, les gants pour travailler l’époxy.. .) la lecture des plans, par l’acquisition pas toujours évidente pour un néophyte du vocabulaire du charpentier de marine avant de passer aux tracés vraie grandeur. En parallèle, les apprentis constructeurs ont monté leur chantier de construction qui garantit la qualité de construction de la coque.
Attention à bien reporter les mesures sur les montants, à bien respecter les angles. Sinon, c’est la garantie de surprises lors de l’assemblage des divers éléments. Puis c’est la séquence de la découpe à la scie sauteuse car nous avons bien peu de lignes droites : d’abord la sole de 8 mm d’épaisseur (le fond du bateau), puis les bordés de 5 mm d’épaisseur (les côtés), le tableau arrière. Première étape de l’apprentissage de l’époxy : l’imprégnation des pièces découpées qui garantit la protection du contre-plaqué, sa résistance à l’humidité et protégera les pièces des chocs et rayures tout au long de la construction.
Et c’est le montage dans le chantier de construction. Si tout va bien, la sole prend la courbure imposée par le chantier de montage et les bordés se terminent pile-poil sur l’étrave. Bref, les liaisons entre les pièces sont parfaites et consolidées par des petites vis que l’on n’oubliera pas d’enlever une fois les pièces collées entre-elles. En parallèle, les stagiaires ont réalisé le puits de dérive. Attention à ne pas mettre les serre-joints n’importe où. Le contre-plaqué est un matériau flexible et on a parfois la désagréable surprise de constater que la dérive réalisée avec deux épaisseurs de contre-plaqué de 8 mm ne passe plus dans le puits de dérive. Un peu plus de ponçage pour notre stagiaire étourdi.
On peut alors passer aux étapes 2 et 3 de l’utilisation des résines époxy. Première surprise des stagiaires : la préparation de la résine époxy fait appel à une grande rigueur et l’on travaille avec une balance de cuisine au gramme près. En l’occurrence, pour la résine que nous avions choisie : 30 gr de durcisseur pour 100 gr de résine. Il faut bien mélanger ensuite et laisser reposer quelques minutes. Attention à ne pas réaliser de trop grandes quantités et à ne pas utiliser de récipients trop profonds, le mélange ayant parfois tendance à polymériser trop vite et à dégager de la chaleur. Donc travailler de petites quantités pour éviter tout gaspillage et ne pas oublier de nettoyer les pinceaux à l’acétone.
Ces règles assimilées, on peut passer à la jonction bordé/ sole. Tout d’abord, la réalisation de joints congés sur les liaisons avec de la résine chargée de farine de bois. La mise en forme du joint-congé fait l’objet d’un petit apprentissage où chacun trouve son outil adapté : petite cuillère, bâton d’esquimau, abaisse-langue… Ensuite, l’étape 3 de l’époxy consiste en la stratification : on va venir déposer un textile tissé en fibres de verre d’environ 10 cm de large sur les liaisons. On enlève vos petites vis de jonction, puis l’on dépose une résine très fluide en tapotant avec un pinceau. Une fois la résine déposée, le textile disparaît pour laisser la place à un joint transparent. S’il reste des points blancs, des poches d’air, des plis, vous avez mal fait votre travail et il faut revenir en arrière.
Autre étape, la rigidification de la coque avec la pose des membrures et la pose des listons. Pour ces derniers, nous avions choisi un joli bois rouge, du Sipo. Mais avant de les poser, les stagiaires ont appris à réaliser des scarfs pour atteindre la longueur demandée. Là encore, étonnement des apprentis-constructeurs, car le bois imprégné de résine et aidé petit à petit par de nombreux serre-joints épouse parfaitement les courbes de notre Gallup.
Restera alors à monter les bancs, à y insérer des blocs de polystyrène à structure fermée pour garantir les volumes de flottabilité, poser les ventrières, construire dérive, gouvernail, barre…
Nos stagiaires n’ignorent désormais plus rien de la construction bois moderne. Nous souhaitons désormais de nombreux moments de bonheur à Carole, Michèle, Antoine, Olivier, Thomas et Pierre-Jean dans leurs Galup 2,80 : que les vents leur soient favorables !
Une centaine de personnes s’étaient donné rendez-vous au club-house de la base nautique de l’ile de Monsieur samedi 12 janvier pour accueillir Stéphane Le Diraison. L’occasion de rencontrer les adhérents de Nautique-Sèvres et revenir sur les courses passées « Je suis très fier d’être ici avec vous » avouait en préambule Stéphane avant de revenir en détail sur la course du Rhum 2018 où il a terminé au huitième rang des Imoca.
Il a notamment décrit les trois dépressions qui ont touché les navigateurs au début de la course : La première avec des vents de force 7 à 8, la deuxième à l’approche du Cap Finistère où il a fallu faire face à 6 m de houle au près et la troisième qu’il a fallu affronter de face. « J’étais alors en 6° position mais il m’a fallu réparer un caisson de ballast fissuré et surtout j’ai perdu une voile. Celle-ci d’un poids de 80 kg, sanglée sur le pont a été arrachée par les embruns et cela a changé toute ma course. En effet, c’était la voile de l’alizé. J’ai dû pour le reste de la course effectuer des décalages pour avoir plus de vent ». Il revient également sur le tour de l’île alors qu’il n’avait pas dormi depuis 36 h : « Il faut constamment chercher ses limites sans se dépasser ».
Stéphane a développé pour nous la gestion du sommeil (le corps est fascinant et l’on peut aller très loin dans la gestion des ressources), l’endurance (un changement de voile demande 45 minutes d’effort, un empannage 30 à 45 min), le temps libre à bord (il faut lire un peu pour se reposer l’esprit) et a répondu aux questions des passionnés. Notamment sur le démâtage de son bateau au large de la Tasmanie lors du dernier Vendée Globe : « La voile est un sport mécanique et en 2016, même si nous n’avions pas un budget considérable, nous avions tout changé. C’est une poulie qui avait une capacité de 15 t qui a cédé, à cause d’un défaut d’anodisation qui a occasionné un départ de fissure. Juste avant le démâtage, j’avais eu un départ à l’abattée avec le mât dans l’eau et 3 heures 30 d’efforts pour remettre le bateau droit. Il y a eu un choc entre la bôme et la poulie, choc que je n’ai pas vu ». Et lors du dernier coup de vent fort, la poulie a cassé et le mât a flambé. Dans ces cas-là, il ne s’agit pas de faire n’importe quoi. « Je suis d’abord rentré dans la cabine pour prévenir, sécuriser la situation en passant la combinaison de survie et pratiquer une méditation, respirer à fond avant d’entreprendre toute action. Il fallait tirer le bilan, tout dégager (il faudra 24 heures de travail) en faisant particulièrement attention avec les filières arrachées, le bateau et travers par rapport à la lame, dans un vent de force 8…. J’ai réussi à récupérer la bôme qui mesure 8,80 m et pèse 75 kg, ce qui avec la voile doit avoisiner les 100 kg. « C’est l’instinct de survie qui vous pousse à établir un gréement de fortune alors que vous êtes près de la limite des glaces ». Il faut monter ce tube à la verticale se souvient Stéphane alors qu’ « au même moment, la communication du Vendée Globe voulait que je réponde à une interview en direct. Et puis c’est le moment d’euphorie lorsque vous arrivez à monter le tourmentin et reprendre le contrôle du bateau ».
Un discours de passionné qui a particulièrement touché les nombreux voileux présents dans la salle. Stéphane le Diraison est également revenu sur ses premiers pas dans la voile lorsque adolescent, son père pour le responsabiliser, lui a acheté une coque de bateau échouée dans une vasière. « il y avait un trou énorme dans la coque et mon père m’a dit : c’est ton bateau et je vais t’apprendre à le réparer. Stéphane se rappelle alors avec quelle émotion et quel plaisir il a alors appris à naviguer du côté de Houat, Heidic et Belle ïle. « Il faut croire en ses rêves et se donner les moyens de les réaliser » souligne t’il.
Enfin, Stéphane a évoqué les futurs rendez-vous avec la Transat Jacques Vabre en Octobre 2019 et le Vendée Globe 2020. Pour cette dernière course qui accueillera 30 bateaux, il faut pouvoir se qualifier et un programme de 7 courses a été mis sur pied. Stéphane a participé aux deux premières qu’il a terminé à un bon rang : « Je suis désormais qualifié à 99% pour le prochain Vendée Globe. Lorsqu’il en parle, Stéphane a toujours des étoiles dans les yeux et il a su nous faire partager cette passion. Merci Stéphane !
Voici quelques vidéos réalisées ces 2 derniers week-ends lors des séances Ecole de Voile et Voile Loisir.
L’entrainement Laser
Premier contact avec un quillard F15 par 2 de nos nouveaux membres débutants
Installé sur l’Ile de Monsieur à Sèvres, le Club Nautique-Sèvres permet de naviguer au plus près de Paris.
Extrait de l’article : « Nautique Sèvres est issu d’une longue tradition du « yachting léger » avec pour chefs de file de grands champions à la renommée internationale. Ils lui ont insufflé une dynamique pour faire naviguer le plus grand nombre, notamment sur des bateaux construits à l’époque par ses membres. Installé aujourd’hui dans des locaux très récents sur l’Ile de Monsieur à Sèvres , il a su se renouveler pour s’adresser à des pratiquants « de 8 à 90 ans », sourit son chef de base Xavier Laignel. Outre la pratique de ses adhérents, le club prépare l’avenir avec une forte activité voile scolaire. Xavier Laignel a de bonnes raisons d’y croire. Il a découvert la voile enfant sur la Seine et y est revenu après avoir navigué sur toutes les mers du globe. »
Un stage où l’on construit son bateau !
Se lancer dans une construction amateur questionne souvent les apprentis constructeurs. Devant le nombre de questions, le Club Nautique de Sèvre a décidé d’organiser un stage de construction navale. Les inscrits repartent même avec leur propre bateau !
Le Club Nautique de Sèvres (92) vient de tenter une expérience intéressante. Il a organisé un stage pour approcher les techniques de construction d’un bateau en contre-plaqué époxy. La volonté de cette association est de donner le gout à la construction, de mettre le pied à l’étrier à des amateurs et si possible leur donner envie de se lancer dans des projets plus complexes.
Un Galup 280 comme modèle
Pour ce stage, vous venez travailler chaque samedi et à la fin vous repartez avec votre propre bateau ! Pour cela le chantier a proposé de construire un Galup 280. Il s’agit d’un plan Philippe Saint-Arroman qui peut servir d’annexe ou de petit dériveur de loisir. De petite taille, ce voilier est simple à construire puisqu’il ne demande pas de scarf (rallonge des plaques de contreplaqué) et fait appel à toutes les notions de construction en contreplaqué époxy avec des joints congé et des stratifications.
7 samedis consacrés à la construction de la coque
Lancé à l’automne 2018, 6 personnes se sont inscrites au stage (4 hommes et 2 femmes) et chacun a réalisé son bateau. Si les frais d’inscription s’élèvent à 650€, ils comprennent toutes les fournitures (bois, résine, protection…) et l’assistance de 3 animateurs du club.
En travaillant chaque samedi de 10h à 18h, c’est finalement au bout de 7 jours de travail que la coque des bateaux a été terminée. Reste maintenant à charge des apprentis de les peindre et de réaliser le gréement et les avirons.
D’autres stages en prévisions
Devant l’engouement du stage, de nouvelles dates sont en train d’être fixées sans doute en octobre prochain. Mais déjà un certain nombre de participants se sont mis sur les rangs.
C’est par une superbe journée ensoleillée, avec juste ce qu’il faut de vent que nous avons mis à l’eau notre Seil 18, désormais baptisé « Stella di Mare ». Les trois charpentiers ( Jean-Pierre Havard, Marc Ernatus, Michel Defaux) qui s’étaient relayés toute l’année (nous avons commencé à assembler ce bateau en mars 2017) et notre présidente Malika Adassen-Taleb étaient à bord pour ce premier essai concluant, piloté par notre skipper Jacques Lafon (merci Jacques). Le bateau est bien assis sur l’eau, remonte bien au vent, la voile qui porte le N° 147 porte bien… René Siot, fondateur et président d’honneur du club a pris la parole pour rappeler que « Nautique-Sèvres est le seul club de voile en France a construire ses propres bateaux »
Bref, les cinquante personnes présentes sur la base de l’Ile de Monsieur ont apprécié ce moment rare : le dernier bateau baptisé à Sèvres était le canot à moteur Austin-Healey de François Batiot il y a maintenant deux ans.
C’est désormais arrimé au ponton que vous pourrez voir notre Seil 18. Rappelons que ce bateau, un voile-aviron de 4,50 m de long dessiné par l’architecte naval français, François Vivier dont nous possédons déjà 4 exemplaires a le grand avantage de pouvoir emmener jusqu’à 5 personnes qui peuvent être des stagiaires pour l’Ecole de Voile ou des personnes à mobilité réduite (PMR).
Sa forme de prame lui donne une grande stabilité et donc de bonnes performances sous voile au près, ainsi qu’un comportement nautique très sain et sûr, y compris aux allures portantes. La grande voile au tiers est amurée au pied de mât et n’a pas à être changée aux virements de bord. Sa surface mouillée modérée, avec un tableau bien dégagé, en fait en même temps un très bon bateau d’aviron. Cette nouvelle version du Seil (dit Seil 18), en contreplaqué-époxy de 9 mm d’épaisseur a été étudiée début 2008 pour y intégrer le meilleur des améliorations apportées au Seil au fil des ans : bancs latéraux, planchers pouvant constituer une plateforme pour coucher à bord, rangement moteur hors-bord…
Près de 500 heures de travail
Les premiers travaux ont commencé en mars 2017 par le rangement de toutes les pièces bois et leur ébavurage. La découpe à l’outil fraise sur machine à commande numérique a le grand avantage de nous donner des formes précises mais laisse des petits ergots et des bavures qu’il faut enlever à la lime à bois et au papier de verre. Ensuite, les pièces ont été rangées et annotées pour constituer des ensembles. Par exemple, nous avons 9 bordés composés chacun de trois éléments, ce qui fait 27 pièces à identifier, ébavurer et regrouper avant le prochain collage époxy des scarfs. Ces éléments en contre-plaqué marine ont été imprégnés par résine époxy, notamment la tranche des pièces pour éviter toute infiltration de l’humidité. Nous avons ensuite construit le mannequin qui sert de référence pour le montage des couples, du puits de dérive, du tableau arrière et de la marotte (partie avant du bateau). Toutes les pièces constitutives ont été soigneusement préparées : par exemple le puits de dérive suppose l’assemblage (époxy et vis) de pièces de bois et contre-plaqué marine, renforcées par la dépose en interne de tissus de verre + époxy.
Le tableau arrière nécessite le collage de deux pièces en contre-plaqué marine et la mise en forme des contours inclinés pour accepter les bordés. Enfin, la marotte est constituée de plusieurs tasseaux de sipo pour constituer une pièce robuste de 30 mm d’épaisseur. Jean-Pierre a ensuite passé beaucoup de temps à la découper en respectant les différents angles sur le pourtour. Le puits de dérive a été positionné en place et collé sur les couples correspondants. La marotte (le nez du bateau) et le tableau arrière ont été positionnés et fixés avec précision. Cette opération réalisée, nous avons posé le premier élément de la coque : la sole ( bordé de fond). Celle-ci a été suivie des deux premiers galbords et des clins suivants. Au total, la coque comportait neuf éléments tous collés à la résine époxy.
Une fois cette étape de la construction de la coque terminée (renforcée par deux couches de tissus de verre), nous avons retourné le bateau pour réaliser toutes les finitions intérieures : construction et remplissage des coffres de flottabilité, mise en place des planchers et des bancs, renforts à l’avant et à l’arrière par des étambots, couvercle de coffre, pose d’un cordage de gros diamètre pour protéger l’avant sans oublier les peintures et vernis. La dernière étape a consisté en la réalisation du mât et de vergue avec les opérations de matelotage que cela suppose. Une construction terminée par la pose du nom « Stella di Mare » en décalcomanie. Ce Seil 18 pouvait retrouver ses quatre autres camarades. Bon vent !
(Merci à Oscar Brouchot de Hydro Vinci pour les photos)