Depuis quelques années, les rameurs de la section Aviron Vénitien de Nautique-Sèvres organisent chaque été une randonnée sur des bateaux légers, les Sandoli. Cette année, du 14 au 16 juillet,  c’était la descente sur la Loire, de Saumur à Nantes, et ensuite trois jours à l’invitation du Rowing de Sucé sur Erdre, pour rencontrer des équipes d’autres pays. Le parcours fait 130km en deux étapes de 50km, et une dernière de 30. Notre équipe comprend 2 rameurs sur « Lyre » et 4 sur « Mandoline ». A Sucé sur Erdre nous avons retrouvé nos amis allemands, hollandais, autrichiens, et italiens, membres de la Coordination Internationale de Voga Veneta, pour trois jours d’exploration de ce merveilleux plan d’eau qu’est l’Erdre, situé juste aux portes de Nantes.

Nous avons dorénavant une tradition bien établie de randonnée estivale. Cette année le choix s’impose tout seul: Fin juillet, nous sommes attendus sur l’Erdre par nos amis du Rowing de Sucé pour une réunion du « Comité International d’aviron vénitien » (CIVV). Ce sera donc une randonnée sur la Loire, suivie par 3 jours sur l’Erdre.

Forts de l’expérience de l’an dernier, nous décidons de faire Saumur-Nantes. Avantage: Le fleuve est (en principe) navigable sur cette section. Le défi est que nous allons devoir faire environ 50km à chaque étape… Heureuse coïncidence, il y aura 6 candidats pour chacune des deux parties, Loire et Erdre.

La première équipe sera composée de: Bernard et Françoise  Abate, Paul Besson, Gil Masson, Jean Michel Vergès, et Richard Winckler.

Ensuite, pour la première partie, il y a une majorité de partisans de la solution bivouac. Sur ce parcours éminemment civilisé, il nous sera toutefois aisé de trouver à déjeuner et à dîner sur les berges, ce qui allège le matos à transporter. Seul Paul Besson devra loger en hôtel car il vient avec sa ravissante épouse Victoire et son bébé: nous tâcherons donc de choisir pour les nuits des îles proches d’une ville. C’est ça qui est magique avec la Loire: on rame en pleine nature mais jamais bien loin d’une jolie petite ville d’un château ou d’une abbaye.

 

En ce qui concerne le transport des bateaux, nous avions essayé l’an dernier une formule qui fonctionne: la remorque avec le grand sandalo en dessous, l’autre au dessus appuyé sur des pneus ou des coussins. Il faut quand même le faire: le petit Lyre pèse 130kg! Gil et Richard avec le matériel du club s’en chargent mercredi soir. Jeudi matin, Gil, Jean-Michel et Richard partent sur la A11 avec remorque, bateaux etc. Météo impeccable.

Nous arrivons au Pôle Nautique de Saumur en début d’après midi, et déposons les bateaux, petit Lyre d’abord (mais oui 130kg) et Mandoline ensuite, qui passeront la nuit sur l’eau.

Il ne restait plus qu’à conduire la remorque au club de Sucé et revenir dormir à Saumur. Nous dînerons à Saumur, et Jean-Michel avec l’instinct très sûr qui le caractérise, trouve LA place sympa de la vielle ville (place St Pierre) et la meilleure « auberge » pour dîner. Bernard et Françoise nous y rejoignent. Cuisine délicieuse et vins de Loire pour cette soirée de gala.

Vendredi 14 juillet. Nous avons un lourd sac de forcoles, plus des tentes, de l’eau, du barda à porter jusqu’au Pôle Nautique. Il nous reste à récupérer Paul et sa petite famille. Ce sera à un petit café, près de la gare, un café bien provincial qui ne sert que du liquide. Il faut aller chercher les croissants plus loin. Surprenante région si riche en monuments, mais si peu équipée pour le tourisme…

C’est parti!! D’abord le somptueux spectacle de Saumur: au revoir le Cadre Noir, le château, les belles pierres du bord de Loire.  Presque tout de suite c’est la Loire presque sauvage… Un peu domptée tout de même par des épis, marqués par des bouées. Ces bouées sont un peu mélangées dirait-on. Les rouges à bâbord ??? Sans doute le résultat des inondations de l’hiver. Tout de suite le confluent avec le Thouet et des îles sablonneuses. Quelques km plus loin nous voulions  visiter la magnifique église romane de Cunault, mais une des îles nous trompe et nous nous arrêtons à Chênehutte, ravissante petite église aussi. Dommage tout de même d’avoir manqué le remarquable exemple du plus beau roman qu’est Cunault.

Le bord de Loire est habité par de charmants villages, mais il nous faut retenir nos appétits encore un peu. Nous traversons un joli village c’est Thoureil. Nous déjeunerons abrités d’un soleil de plomb par des parasols bienvenus. Un long après midi d’effort nous attend, que nous interrompons tout de même par un bain délicieux.

L’eau est assez claire, et l’absence d’odeur ou de goût augure bien de sa pureté. On y voit des quantités de mulets, normalement poissons de mer, mais qui semblent ici proliférer dans le bonheur. Les pêcheurs disent prendre des sandres, des carpes et des brochets. On parle même d’un retour des saumons. Il y a même quelques pécheurs professionnels qui se servent de nasses pour prendre par exemple des anguilles, abondantes paraît-il.

La légende veut que le fleuve soit dangereux et présente mille pièges: tourbillons et sables mouvants. Balivernes! Le seul véritable danger est la vitesse du courant. Il y a fort à parier que les municipalités riveraines interdisent la baignade pour se défausser de toute responsabilité.

La Loire va vite, et nous défilons à 10km/h. Nous avons tout de même quelque 45km à parcourir. Compte tenu des haltes (déjeuner, baignade…) cela fait bien 6 heures d’effort. Le secret pour aller vite est de repérer le chenal de la rivière pour bien profiter du courant, et c’est assez amusant. Nous essayons de bien reconnaître aussi les villages pour mesurer notre progrès: La Ménitré, St Rémy, St Mathurin, et aussi les rares ponts, un à Gennes et l’autre à St Mathurin…

Bien souvent nous naviguons en pleine nature, sans voir un fil électrique, sans entendre une voiture. Pourtant, sur la digue de la rive droite se trouve une petite nationale, et rive gauche un chemin pour les vélos que Richard et les Loison ont jadis emprunté.

Nous avons convenu avec Victoire qu’elle nous retrouve à Juigné. Nous lui abandonnons Paul à l’endroit convenu et allons nous installer au début d’une belle île boisée dont les frondaisons nous protégeront du vent. Il y a justement un genre de petit canal qui débouche sur une piscine. Idéal pour les bateaux. Nous installons nos quatre tentes, et allumons un feu. Il y a plein de bois flotté et des pierres déjà organisées en foyer (des pécheurs ?). Il faudra un peu de savoir faire pour allumer un feu dans ce vent, mais les années de scoutisme de certains ne sont pas inutiles. Nous avons du pain, une excellent anisette, et la flemme d’aller chercher un restau. Faut dire que nous ressentons tous une saine fatigue compréhensible après une longue étape. Ça ira comme ça. Le ciel d’été est magnifique, et incite aux discussions philosophiques.

Samedi 15

Peu habitués à coucher sous la tente, nous nous réveillions de bonne heure. Il fait un temps exquis. Bernard nous donne le bon exemple ne faisant une gymnastique énergique. Un bon bain pour se remettre les idées en place et nous nous faisons chauffer un Ricoré bien chaud.

9h: il faut plier le camp et aller récupérer Paul sur la rive.

Curieusement, Angers qui est tout proche, n’a aucune façade sur la Loire, et réserve toute sa présence fluviale à la Maine. Enfin c’était le cas tant que le majestueux château se reflétait dans ce plan d’eau paisible. Dans les années ’80, un maire a cru malin de faire passer l’autoroute entre les murailles vénérables et la rivière. Que les rats le tourmentent! Heureusement on a récemment construit une déviation, mais le dommage n’est pas encore effacé. Quant à nous, nous ne verrons d’Angers que les deux ponts, l’autoroutier et le « Pont de Cé », avec le confluent de l’Authion, puis de la Maine.

Rive sans charme, confuse et industrielle. Un peu avant, nous apercevons  sous 20cm d’eau, les restes d’un ancien pont en bois, piliers acérés tout à fait menaçants. Le bois plongé dans la boue ou dans l’eau a une durée de vie étonnamment longue.

Aujourd’hui une longue étape nous attend: pas loin de 50 km. Heureusement il y a le courant (impressionnant par endroit), et pas de vent contraire. Juste une petite brise pour nous rafraichir sous ce soleil.

Le fleuve a crée toute une série d’îles, assez peuplées à cet endroit, et il faut choisir soigneusement son chemin. Une solution est de suivre le chenal: bouées rouges à tribord, verts à bâbord (en descente), mais ce n’est pas toujours le chemin le plus judicieux.

Le quatrième pont est celui de Montjean. C’est l’heure du casse croûte et l’endroit est hospitalier. En haut d’un pan incliné, nous voyons en effet les parasols d’un bistrot.

Richard nous raconte qu’il y a quelques années il avait visité le petit musée de cette ville qui a longtemps vécu de la Loire. Il y avait en effet une veine de charbon. Comme il y a également de la craie a proximité, on y a fait de la chaux. De plus on y cultivait le lin, que la chaux nettoyait. Il y avait donc une flottille de bateaux (des gabarres) qui faisaient le commerce avec Nantes, descendant avec le courant, et remontant avec le vent d’ouest dominant. Nous en apercevons quelque unes amarrées à la berge. Ces beaux bateaux sont curieusement uniformément peints en noir. Ils sont équipés d’une voile a phare carré (pour remonter le fleuve par vent arrière), d’un immense gouvernail fait pour rester en surface, et à l’avant d’une serre dentelée sur laquelle venait s’appuyer une longue perche que l’on plantait dans les bancs pour remettre le bateau dans le chenal.

Juste en aval le confluent avec l’Evre, un petit cours d’eau, mais qui coule au pied de la propriété de nos amis de Cazotte, Piedouault, près de Beaupréau. Ils nous avaient offert l’hospitalité l’année dernière.

Nous passons devant Ingrandes, joli village perché à son balcon. Une fois passé le pont, nous bifurquons vers la gauche pour un bain bien mérité.

Sur la gauche St Florent le Vieil. Nous avons pris le bras principal, rive droite, et avons raté cet arrêt charmant. Il y a au sommet de la colline une grande église qui est un haut lieu de la résistance des chouans. De plus, l’on y a une vue superbe.

Ancenis: ce sera notre étape pour ce soir. Le temps de nous repérer, de choisir un lieu pour notre bivouac, et tous les restaurants ont fait le plein. C’est une chose curieuse que le peu d’équipement touristique de toute la vallée de la Loire, la « Vallée des Rois » pourtant… Ancenis est un endroit charmant, avec un joli petit château, et une rive de Loire parfaite, et même un port où s’est amarré un grand palace flottant à roues à aubes. Pourtant, pas de place pour notre équipe de touristes affamés. Nous parvenons a apitoyer un caviste qui nous fait goûter un « côte du Layon » sec délicieux, avec des charcuteries de bon aloi. Le Layon est un petit affluent qui rejoint la Loire juste en aval d’Angers. Le vignoble qui porte son nom est très petit, et s’il est connu pour son vin un peu liquoreux, le blanc sec que nous avons goûté est délicieux.

Nous sommes tous fatigués, et la perspective d’un sommeil réparateur nous motive puissamment. Dans les derniers feux du couchant nous mettons nos sandoli à l’eau pour traverser jusqu’au banc de beau sable blond de l’autre côté. La procédure d’ouverture des tentes est bien au point: Certains déplient, plantent les « sardines », tendent les haubans, d’autres jettent les dernières productions des mathématiciens et développeurs en l’air et c’est fait (plus compliqué de refermer…); Il faut encore modeler le sable pour recevoir les épaules et les hanches, un grand bâillement pour lancer le sommeil et… Et c’est l’enfer ! Explosions, fracas, éclairs! Ils avaient caché un feu d’artifice derrière la dune, à 20 mètres de notre bivouac! Non, mais… la fêtnat c’était hier! A moins qu’ils ne fassent la fête tous les samedi, ces fadas. Pourvu que les étincelles n’en retombent pas sur la toile synthétique de nos frêles abris!

Quand c’est fini … le silence! Non: c’est flac, spatch, plouc… Un banc de mulets stimulé par la démonstration des humains, s’adonne à une grande débauche de reproduction en groupe le long du banc de sable. Mais la fatigue l’emporte.

Dimanche matin. Nous sommes deux bateaux, mais nos rythmes diffèrent: Dès que les 4 premiers sont prêts, Mandoline nous traverse vers la promesse de café et de croissants. Il faudra faire en deux fois: ici on ne fait pas d’extras tôt le matin. Une boulangerie nous fournit les croissants et le pain, et un peu plus loi, un bistrot pour le café. Sauvés.

Nous notons que le marée se fait sentir: Pendant la nuit il y a eu quelque 30cm de changement de niveau. Nous ne sommes pas loin de l’arrivée. Il faudra un peu de temps pour que les troupes soient rassemblées, mas cela finit par se faire.

Une étape plutôt courte aujourd’hui: 30km jusqu’à Nantes.

Changement de décor: pratiquement plus de villages en bord de fleuve, que du vert.

Nous faisons une halte à Champtoceaux pour monter voir le point de vue. Pour être honnête, le guide a pris ce promontoire pour celui de St Florent, qui nous avait échappé. Jean Michel en profite pour acheter quelques victuailles bien choisies.

Peu après le pont de La Chapelle-Besse-Mer, nous avons faim et soif. Une brève mais vive discussion provoquée par les privations oppose les équipages des deux bateaux sur le choix d’une halte, mais nous trouvons bientôt un petit port accueillant, avec de l’ombre, qui nous reçoit dans la sérénité.

En repartant, nous notons que la couleur de l’eau a changé: nettement moins tentante.

Richard et Jean Michel prennent la Lyre pour terminer le voyage, et crac! Le support de l’aviron arrière cède. Une réparation de fortune tiendra le coup jusqu’à Paris.

Nous passons sous le pont de l’autoroute: C’est toujours amusant en conduisant, par exemple vers les plages de Vendée, de se dire: « moi, je suis passé la dessous »!

Nous arrivons à Nantes à 16h, le courant est féroce. Cela nous étonne, car d’après la page internet de l’Ecluse St Félix il semblait que la marée haute était vers 14h. Le signataire avait mal lu, car si le service de l’écluse est bien ouvert jusqu’à 18h, il y avait une seconde page sur le site avec des les carrés coloriés en blanc pour indiquer les heures de fermeture, et non d’ouverture… Il faudra amarrer les bateaux au ponton d’attente et revenir demain, lundi. Les Abate et Richard passeront la nuit à l’Ibis local.

Les amis de Sucé, prévenus par téléphone, viendront lundi matin avec un bateau à moteur nous tracter.

Un incident amusant à rapporter: Quand le courant, à marée montante, s’est stabilisé, nous avons conduit les bateaux vers l’écluse. Un énorme mulet, dérangé dans sa sieste matinale a sauté dans la Lyre! Personne n’en a voulu, ni les camarades de Sucé (Christian et Marc), ni l’éclusier. Après une photo, nous avons rendu la pauvre bête à son élément.

Christian et Marc étaient venus avec un hors bord. Le vent était contraire, et le signataire s’est félicité de ne pas s’être lancé la veille dans une remontée de l’Erdre. Traverser le tunnel qui permet d’accéder au plan d’eau, est tout de même bien plaisant.

En tous cas merci Christian, merci Marc!

Richard

Le rendez vous sur l’Erdre

D’abord qu’est-ce que le CIVV?

Pour l’essentiel un circuit amical d’échange sur la vie des clubs d’aviron vénitien. Nous sommes, depuis peu, représentés dans presque tous les pays européens sous des organisations différentes, et avons, bien entendu quelques intérêts communs. Au cours de nos rencontres des liens d’amitié se sont formés, qui ont donné lieu a des échanges, à des solidarités spontanées.

Depuis quelques années chaque club du CIVV organise, tout à tour, une réunion, un événement surtout amical, mais sportif aussi. Pour mémoire, cela a été successivement le Frankfurter Ruderverein qui nous a reçus trois jours sur le Main, puis City Barge d’Oxford nous a reçus sur la Tamise, puis Vogaveneta Paris proposait l’année dernière une circumnavigation de la ville. Cette année,  c’est à l’invitation du Rowing de Sucé sur Erdre (RCSE)  que nous nous retrouvons près de Nantes sur le magnifique plan d’eau de l’Erdre.  L’Erdre était un petit affluent de la Loire qui traversait Nantes, en l’inondant parfois, et en formant des marais pleins de moustiques. Les nantais ont construit un  barrage au 16eme siècle qui régulait le cours de indiscipliné de la rivière, et plus tard y ont fait déboucher le canal de Nantes à Brest. Le plan d’eau est un des plus beaux de France, sans courant et bénéficiant (pour la voie) d’un agréable vent d’ouest dominant. Les armateurs nantais y ont construit plusieurs jolis châteaux, avec des jardins à l’anglaise dont on admire depuis l’eau les vastes pelouses.

Le Rowing dispose de deux gondoles, d’une mascarette et d’un gondolino. Les allemands sont venus avec trois sandoli. Les italiens avec un sandolo. Et nous avec nos deux sandoli. Nous étions 8: JP Brain, B et E Loison, G et M Masson, JM Vergès, les Winckler

Une flottille de dix bateaux, tout de même.

Les uns et les autres étaient logés, soit en chambre d’hôte, soit à l’hôtel.

Nous, les 6 parisiens, sommes en majorité à l’hôtel, un 4 étoiles au prix d’un 2 parisien!

Le Rowing, bénéficie d’un établissement flambant neuf, juste à la sortie de Sucé. Ils disposent d’un superbe hangar à bateaux avec une belle flottille de bateaux « à l’anglaise » dont d’une yole de mer somptueuse,  et d’une belle salle de réunion en étage. Seul bémol: Leur plan incliné pour la mise à l’eau de la gondole, avec notre grosse remorque, se révèrera difficile à négocier.

Jeudi soir nous nous retrouvons au Rowing pour une rencontre de bienvenue. Nous dînerons à Sucé dans un des restaurants du « front de mer ».

Le lendemain, Vendredi, nous embarquons pour Nort, en amont. Après une belle partie d’aviron en pleine nature, nous arrivons à la hauteur de la première écluse du canal vers Brest. La construction de ce canal a ait été lancée par Napoléon, pour éviter le blocus anglais. Il a malheureusement été récemment coupé par un barrage et une centrale hydraulique. Il n’est plus utilisé que par la navigation de plaisance.

Aujourd’hui nous allons pique niquer à Mazerolle. Dans ce golfe, qui forme un plan d’eau magnifique, La Poste avait naguère construit une base nautique magnifique. L’époque des vaches grasses est hélas révolue, et la base est à présent gérée par des communes riveraines, mais reste un bel équipement.De retour à Sucé, nous irons dîner dans un des restaurants de la ville, donnant sur le bord du lac. Il nous est facile d’imaginer la douceur de vivre dans cette petite ville, très proche de Nantes, et qui bénéficie d’un tel cadre de vie.

Vendredi: Aujourd’hui nous ramons vers Nantes. Beau temps avec un peu de vent. Nous nous « tirons la bourre » entre bateaux, et clairement quelques uns ont un coup de rame nettement plus efficace: nos amis hollandais, Tirza et Hans méritent une mention spéciale, ainsi que deux rameurs de Padoue. Très difficile de faire passer le message que l’aviron vénitien se pratique en équilibre et en élongation, plutôt qu’en force…

Nous admirons les silhouettes de plusieurs châteaux, et leurs vastes pelouses en pente douce vers l’eau. Certains sont authentiquement anciens, les autres ont été construits au IXXeme  par des armateurs Nantais, enrichis il faut bien l’avouer par la traite des noirs…

Nous déjeunerons d’un excellent casse croûte préparé par nos hôtes au club de voile de l’ANCRE. Un des 5 ou 6 clubs d’aviron ou de voile de l’Erdre. Combien notre chère Seine semble-t-elle étriquée en comparaison!

Nous irons prendre le café à Nantes, à la terrasse d’un troquet du quai de Versailles, car l’Erdre pénètre en plein centre, au pied de la cathédrale.

Ce soir le Rowing nous a préparé une soirée dans leur local: Ce sera d’abord une dégustation. Quatre vins à classer de manière professionnelle avant d’en deviner l’étiquette. Ceux qui se faisaient passer pour des connaisseurs en prennent pour leur grade!

Dimanche: dernier jour de cette aventure.

Le jeu aujourd’hui sera de régater. Le Rowing met à notre disposition ses deux gondoles. Il s’agit d’aller vite, mais de faire un demi-tour autour d’une bouée de manière efficace. Nous ne nous prenons pas trop au sérieux, mais l’exercice est intéressant. Sans vouloir nous vanter, notre bateau est le plus rapide.

Voilà: c’est fini. Nous échangeons des adresses, nous avons de nouveaux amis. Il faut charger les remorques et repartir qui vers l’est, qui vers le sud.

L’année prochaine, rendez vous est pris à Amsterdam, à une date à convenir.…

Pour 2019, notre excellent ami Mike nous invite en Californie: Chiche !