Seil, Gallup, Skerry Raid, Aloes 18, Mousse….Venez construire ou rénover votre bateau bois à Paris ! Si vous poussez la porte du chantier de Nautique-Sèvres où vous êtes tous les bienvenus, vous y découvrirez les unités suivantes en construction ou en rénovation. Que cela ne vous empêche pas de vous inscrire sur la liste d’attente, car certains de ces bateaux vont bientôt faire connaissance avec l’élément liquide.

En commençant par les bateaux ayant maintenant le plus d’ancienneté sur le chantier, vous pourrez voir:

Le runabout de François (rénovation) présenté au Salon Nautic 2015 de Paris a été dessiné par Donald Healey, surtout connu comme le charismatique patron de la marque automobile Austin-Healey. Sa passion pour le ski nautique (qu’il pratiquait avec Stirling Moss) l’avait amené à fonder « Healey Marine Ltd. » en 1956. Il a ainsi produit quelques 1.750 bateaux durant les 6 années de production, avec 6 modèles : Healey Skimaster, Healey 55, Healey 75, Healey Corvette, Healey 707 & Healey Sprite. Ce bateau-ci est issue de la 1ère édition du modèle « 55 » (équipé à l’origine d’un moteur Austin de 55cv). La coque a été mise à nue et décapée, avant d’être traitée à l’époxy (avec 6 couches d’imprégnation). Une fois apprêtée, l’étape suivante consiste à reconstruire l’habillage, lui-aussi totalement supprimé pour être refait à neuf : les plats bords et les listons sont taillés dans du Sipo tandis que le pontage est constitué de contre-plaqué de qualité marine. La dernière étape consiste à poser le moteur Peugeot 403 essence 8cv, marinisé et préparé par Constantin.

Bateau de françois réduit

L’Aile de Yan (construction) est un quillard monotype créé comme le Requin par les chantiers finlandais Abö dont 60 exemplaires furent importés en 1936 par le Cercle Nautique de Chatou, CNC devenu ensuite Yacht Club de France. L’objectif était « la régate en temps réel sur un bateau moins sportif qu’un dériveur » d’où quelques modifications comme l’augmentation substantielle de son plan de voilure pour l’adapter aux plans d’eau intérieurs. La finesse et l’équilibre de sa carène en font un bateau rapide et marin dont le confort et la sécurité apportés par les 200 kg de lest sont appréciés en promenade comme en régate. Longueur hors tout 7,10 m, bau maximum 1,58 m, poids de la coque 450 kg minimum. Yan a procédé au montage du chantier et à l’alignement des couples, une étape minutieuse, longue et difficile mais qui conditionne la qualité de la forme de la coque ( A noter que cette construction a fait l’objet d’un article dans le Chasse-Marée de Septembre 2015). Il a terminé la pose des bordés en contre-plaqué marine avant de retourner la coque pour la finition des aménagements intérieurs et la réalisation du pont en petites lattes.

Le dériveur Mousse de Renan (rénovation) – Ce dériveur dessiné par Eugène Cornu date de 1953. C’est le 132° des quelques 4 500 unités construites entre 1952 et le milieu des années 60. Pour sa voilure, il dispose d’un jeu de voiles neuves réalisées par l’atelier Chevalier (La Frette sur Seine) et d’un foc jaune d’époque numéroté 132 rénové. Acheté à Royan en 2006, il est restauré avec la décoration typique de son époque. Le pont, les intérieurs, le mât, la dérive centrale, le safran ont été complètement refaits et Renan n’a plus qu’à poncer et repeindre la coque.

Mousse

Le Corsaire (rénovation) de Bastien est un petit croiseur monotype. C’est en 1953 que Jean-Jacques Herbulot, architecte et navigateur, le dessine pour la célèbre école de voile des Glénans. ..60 ans plus tard il est, en France, le bateau habitable le plus construit. Bateau phénomène de 5,50m, il se décline en contre-plaqué et polyester et peut être construit par un amateur. La restauration de ce Corsaire en contre-plaqué a démarré à Sèvres il y a maintenant 2 ans. Bastien a commencé par la rénovation de la quille, a refait la saumon de quille, a posé le lest et procédé aux aménagements intérieurs. Il vient de réussir son pari car l’objectif était de naviguer aux  congés annuels 2017. Le Corsaire est de retour dans nos ateliers pour d’ultimes modifications et améliorations. Félicitations Bastien !

Le Canoë Chauvière (rénovation) Ce canoë mesure 5 m de long pour 0,90 m de large et date vraisemblablement des années 1930. Il porte encore à l’avant et à l’arrière les plaques du constructeur Chauvière. (Son N° de référence constructeur est le 7621) Qualifié de « grand luxe » dans le catalogue des Ets Chauvière qui les construisaient à Vitry-sur-Seine, ce canoë en acajou sur membrures de frêne était équipé d’un gouvernail, de dérives et d’un mât qui portait une voile de surface 2,50 m2. Dans son argumentaire, l’entreprise explique que « la construction en grande série permet un calibrage rigoureux des clins assurant une parfaite étanchéité ».

Cano

Si l’on considère que cette embarcation va fêter ses 85 ans, on ne peut que louer la grande qualité de la construction Chauvière. Ce canoë a peu souffert dans son stockage au sec pendant plusieurs années. Pas de membrures à changer, peu d’écarts entre les différents clins… Les anciens savaient construire.

Le gros du travail consiste à gratter tous les anciens vernis qui forment des gouttelettes noirâtres surtout à l’intérieur entre les membrures et également sur celles-ci. La même opération devra être réalisée sur l’extérieur de la coque. Après un passage au xylophène (de petites trous de vers sont visibles sur le dessous) et un rebouchage des petites fentes sur la partie avant, ce sera le moment de passer les 7 ou 8 couches de vernis pour lui redonner son prestige d’antant.

Un deuxième canoë Chauvière a débuté sa rénovation à Sèvres. Il est en moins bon état que le précédent avec de nombreuses membrures à changer et les vernis à refaire.

Parmi les autres bateaux en construction, le Seil 18 a été baptisé (Stella di Mare) …

… et le Gallup a été choisi pour le stage de construction de bateaux.

L’Aloes 18 de Lionel : ce petit dériveur transportable de 5,50 m de long doté d’un petit roof avec un lest liquide pour pratiquer la ballade en famille sera construit de A à Z en contre-plaqué marine époxy.